HOMMAGE A PHILIPPE VENAULT
Je vais me souvenir de moments tendres et si délicats et si enthousiastes avec lui.
Sa chaleur. Sa douceur. Sa gentillesse. Sa façon de vous regarder, si affectueuse.
Si magnifiquement ouvert à la discussion, au moment, à la richesse de l’échange avec l’autre.
La vie de réalisateur est une vie majestueuse, une vie d’ambassadeur des gens, des émotions, de la façon de les explorer, et de les restituer, une vie à part, une vie de création suprême et incomprise, incompréhensible pour le commun des mortels qui toutefois se délectera de telle ou telle finesse imperceptible de mise en scène ; mais c’est aussi une vie brûlée de combats, de solitudes et d’épuisements.
Philippe, lui, avait cette douceur incroyable au milieu des plus épuisantes batailles.
Il respectait l’adversaire. Il me donnait l’impression de prendre des coups et de comprendre pourquoi l’autre les donnait, tout en défendant sa position, tout en étant persuadé du combat qu’il livrait. Pour la culture. Pour la création. Pour la place et la considération nécessaire mais malheureusement en détresse des réalisatrices et des réalisateurs. Pour l’honnêteté dans notre métier.
Nous parlions ensemble. Je lui disais ne pas comprendre pourquoi ceux vivant de la culture et du divertissement s’en prenaient autant à ceux faisant la culture et le divertissement.
Et lui il me répondait. Il savait pourquoi. Il avait compris.
Je l’observais, sans comprendre d’où lui venait tout ça, mais en me disant qu’il fallait que j’en prenne de la graine.
Que je me rentre tout ça dans la tête et dans le cœur, pour absorber un peu de ses bons sentiments. Et avoir un peu de ça en moi.
Je vais me souvenir de sa curiosité pour l’autre. De son intérêt pour l’autre.
Je vais me souvenir de son amour pour l’associatif.
Je vais me souvenir de sa gourmandise de la vie, des films, de la culture, de l’humour.
Je vais me souvenir de sa conviction que l’art, le beau, la culture, les films valent le coup de se battre. Pour le public. Les (télé)spectateurs. Même si on doit passer par l’humiliation et les calomnies, et les injustices.
Je vais fermer mes yeux et revoir sa bouille de beau gosse, son sourire si pur, si adolescent, si sincère.
Je vais aussi me rappeler son élégance, et son parfum. Et son grain de voix charmant, parfait.
Je vais fermer mes yeux pour enregistrer tout ça, le graver et ne rien oublier.
Je vais ne penser qu’à ça. Pour ne pas pleurer encore.
Et je vais espérer que les chaînes de télé auront la sensibilité et la reconnaissance de lui rendre hommage et proposant la rediffusion de l’un de ses films ?
Il y a dix jours Bertrand Tavernier s’en est allé. Aujourd’hui Philippe. Malgré l’immense tristesse de perdre deux êtres si rares, si chers pour nous tous, et pour moi, deux montagnes, je souris de penser qu’ils vont sûrement s’acoquiner là-haut et débattre jusqu’au bout de l’éternité.
De l’art. Des films. Du jazz. De l’amour des gens. De l’amour de la vie.
Dieu (s’il existe) les a rappelés en même temps, comme si pour Lui, eux étaient essentiels…
Et je vais lui trouver une jolie place dans mon petit panthéon des belles gens que j’ai eu la chance de croiser.
Pour U2R,
Avec toute notre affection et nos pensées pour sa compagne Carole
Les réalisatrices et réalisateurs unis.
Frédéric T.
Et Jean-Pierre I., Laurent J., Laurence K., Dominique A., Laurent L., Dominique B., Gilles M., Caroline H., Lou J., Luc B., Christiane S., Christophe A. William G., Christophe S., Arnaud S., Renaud B., François L., Claire dLR., Sylvie A., Stéphanie S. Adeline D., Alain N., Thierry B.,Denis M.............................................................................................................
Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donné,
parlez-moi comme vous l’avez toujours fait.
N’employez pas un ton différent, ne prenez pas un air solennel ou triste.
Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Que mon nom soit prononcé à la maison comme il l’a toujours été,
sans emphase d’aucune sorte, sans une trace d’ombre.
Le fil n’est pas coupé. Pourquoi serais-je hors de vos pensées,
simplement parce que je suis hors de votre vue ?
Je ne suis pas loin, juste de l’autre côté du chemin.
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