Disparition de Bertrand Tavernier, le Blues
Il faisait vivre le cinéma, il était le cinéma, il était aussi la culture, toutes les cultures.
Alors que les fictions de télévision sont souvent considérées comme des œuvres de simple divertissement, Bertrand, en érudit éclairé, savait reconnaître l’authenticité d’une voix de créateur, d’où qu’elle vienne.
Quand je l’ai rencontré la première fois, il venait d’achever le tournage de « Ca commence aujourd’hui », mais la discussion s’est vite orientée vers une série TV qu’il venait de voir,
« Le lyonnais », un épisode réalisé par Michel Favart qu’il ne connaissait pas encore :
« C’est très bon ! On ne devrait pas réduire ces films de qualité à un pseudo sous-genre. »
Et c’est tout naturellement que nous nous sommes mis à parler de jazz, en évoquant le chorus de saxophone de Michel Portal sur « Le mal de vivre » de Barbara. Le jazz, comme toutes les musiques du monde, une autre de ses grandes passions !
Un mail, ou un appel de Bertrand, c’était toujours le plaisir de cette curiosité insatiable :
« J’ai découvert Treme de David Simon, c’est magnifique… Show me a hero est d’une originalité rare…Tu devrais regarder cette série indienne… C’est passionnant. »
Sa mémoire phénoménale s’étendait bien au-delà du cinéma. Et la puissance de ses passions et de ses révoltes, faisait de Bertrand le plus ardent et le plus brillant défenseur des combats pour la reconnaissance des auteurs et de leurs œuvres.
Sa voix forte, tonitruante, résonnera longtemps, cette voix qui disait, « Si vous voulez vous faire entendre des décideurs, financiers, politiques, parlez tels que vous êtes, comme des auteurs, racontez votre histoire, la sincérité de vos récits est l’incarnation de votre force. »
Je n’ai jamais rencontré personne qui, autant que lui, savait reconnaître et mettre en valeur l’âme et la chair nichée dans un film, une série, un roman, une musique, un spectacle vivant…toute forme de création artistique.
Sa disparition laisse la place à une immense tristesse…Le Blues.
Laurent Lévy
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